Radicalisation chez les « Amora »
Les syndicats vont l’utiliser tout au long du conflit qui les oppose moins à leur direction qu’à leur propriétaire depuis 2000, Unilever, bénéficiaire en 2008
à hauteur de 5,3 milliards d’euros. L’intersyndicale alerte pouvoirs publics et élus locaux, qui répondent présents indépendamment de leur étiquette.
François Rebsamen, sénateur-maire PS de Dijon, va jusqu’à traiter Unilever de « prédateur » et « cogère » la
communication de crise. Cette mobilisation trouve son point d’orgue lors de la manifestation du 6 décembre (3.500 personnes). Les « Amora » remportent la bataille du coeur.
Le couple mairie-intersyndicale organise une exposition – « Il n’est de moutarde que de Dijon » (15.000 visiteurs) -, lance une pétition (25.000 signatures), etc. Cela
n’empêche pas la procédure du plan social de s’engager et de bloquer sur le montant des indemnités.
Grande nervosité
Confrontés désormais à une grande nervosité de leurs troupes, les syndicats ont décidé depuis ces quinze derniers jours de radicaliser les actions, en
occupant le site de Chevigny-Saint-Sauveur et en empêchant toute livraison. Hier, à quelques heures de la fin de la procédure de consultation, une soixantaine de
salariés ont réalisé une opération coup de poing dans un hypermarché de Dijon.
DIDIER HUGUE, Les Echos